# Guy de Broglie Guy de Broglie fut longtemps professeur de théologie à l’Institut catholique de Paris et à l’Université grégorienne de Rome. Il est l'un des plus éminents théologiens de la Compagnie de Jésus. Il est connu dans le grand public (cultivé) pour son ouvrage de la collection « Je sais-je crois », *Les signes de crédibilité de la Révélation chrétienne*, éd. Fayard 1963. Pourquoi cet auteur figure-t-il sur *Scriptorium* ? de Broglie s'est beaucoup intéressé à la science politique dans ses rapports au christianisme. Dans une période marquée par l'apparition du surnaturalisme, il est intervenu dans ce débat avec justesse pour montrer tous les problèmes auxquels conduisent la subordination de la science politique à la morale chrétienne individuelle (appelée aussi monastique). Guy de Broglie a aussi écrit : - un livre fameux intitulé *De Fine ultimo humanœ Vitœ* (La fin ultime de la vie humaine) qui constitue à lui seul une réponse complète à *Surnaturel* du cardinal Henri de Lubac, condamné par l’encyclique Humani generis de Pie XII en 1950. Rosaire Bellemare, o.m.i. en a fait une [[Bellemare (1949), Recension du De Fine ultimo humanæ Vitæ de Broglie|recension]] pour la revue de l'Université d'Ottawa en 1949. - un article non moins célèbre, « [[Broglie (1928-1929), Science politique et doctrine chrétienne|Science politique et doctrine chrétienne]] », dans lequel il s’est posé la question suivante : est-il bien vrai que « si nous voulons servir le bien public, le vrai et sûr moyen, c’est d’être des apôtres de la vérité chrétienne ; et ceux-là au contraire, perdent à peu près leur temps et leur peine qui, pour servir cette grande cause, cherchent des moyens d’un autre ordre. » ? Le grand mérite de Guy de Broglie reste d’avoir stigmatisé, et à juste titre, une erreur politique récurrente dans notre famille de pensée : le [[Moralisme politique]]. Et ce, avec beaucoup d’humour et d’une manière particulièrement pédagogique. Voici donc l’[[Broglie (1928), Apologue contre le moralisme politique|apologue de Guy de Broglie contre le moralisme politique]][^1] - [[Broglie (1972), Justice sociale et bien commun|Justice sociale et bien commun]] paru dans *Doctor Communis*, Acta et Commentationes Pontificiae Academiae Romanae S. Thomae Aquinatis en 1972 - Une suite d'articles parus dans *Recherches de science religieuse* (RSR) : « Malice intrinsèque du péché et péchés heureux par leurs consequences », RechSR 24 (1934) 302-343, 578-605; 25 (1935) 5-44; «Malice intringèque du péché: esquisse d'une théorie des valeurs morales», RechSR26 (1936) 46-79, 297-333; 27 (1937) 275-307. Les articles ont été réunis en un seul document [[BROGLIE Guy de Malice intrinsèque du péché Esquisse d'une théorie des valeurs morales.pdf|accessibles ici.]] Attention, l'auteur n'a vraisemblablement pas eu le temps d'achever son étude et cette suite d'articles apparaît donc coupée avec le dernier n°27 (1937) 275-307. Entre les deux guerres mondiales des débats passionnés, et au demeurant passionnants, eurent lieu entre experts sur les rapports entre la Politique et la Morale. Les principaux intervenants furent Guy de Broglie, D Lallement, Charles Maurras, Jacques Maritain, Maurice Pujo, Yves Simon, [[Tonneau Jean (1903-1991)|Jean Tonneau]], Joseph Vialatoux.  A partir de 1944 des noms mieux connus de nos lecteurs font leur apparition dans cette controverse : Jean Madiran, Marcel Clément, Marcel De Corte et plus récemment Bernard Dumont, Rémi Fontaine, Jean-Marc Rulleau, Jean-Marie Vernier. Autant dire d’emblée que, pour ce qui concerne les rapports entre la politique et la morale, nous suivons Marcel de Corte plutôt que Guy de Broglie. ## Textes  L’AFS a édité, en tiré à part, des extraits de deux articles décisifs de Guy de Broglie : - [[Broglie (1972), Justice sociale et bien commun]] - [[Broglie Doctrine de St Thomas sur le fondement communautaire de la chasteté.pdf|La doctrine de saint Thomas sur le fondement communautaire de la chasteté]] ## Références Guy de Broglie est cité par Midelt Bernard dans *Nature de la société politique*, éd. REP p. 10. [^1]: Un apologue est un récit écrit dont se dégage une vérité pratique (ie relative à l’agir humain). Un apologue se contre-distingue de la fable qui est un genre littéraire qui se suffit à lui-même. _Page mise à jour jeudi 15 juin 2023 à 11h33_