# Augustin Cochin Augustin Cochin, parent de l’abbé Jacques-Denis Cochin qui fonda l’hôpital qui porte son nom, est né à Paris le 22 décembre 1876. Il est tourmenté par les massacres organisés de la Révolution. C’est pourquoi, dès sa sortie de l’Ecole des Chartes - dont il est entré premier et sorti premier -, il met en chantier un gigantesque travail de recherche et de réflexion pour tenter de comprendre comment des hommes ordinaires ont pu se livrer à pareille activité ou même seulement la cautionner plus ou moins tacitement. Malheureusement, il meurt au front en 1916 et le monumental ouvrage en 10 volumes qu’il avait entamé restera à jamais inachevé. Certaines des notes retrouvées chez lui et divers textes de conférences ont été rassemblés et publiés par la librairie Plon après la grande guerre. Citons notamment :  ## Textes « [_Les sociétés de pensée et la démocratie moderne_](https://web.archive.org/web/20110106003423/http://contra-impetum-fluminis.net/societes.htm)  » Analyse magistrale du fonctionnement des  sociétés d’égaux « libres » dont les loges maçonniques sont l’exemple type, mais pas le seul puisque toutes les sociétés démocratiques modernes fonctionnent sur le même principe.  « [_La révolution et la libre-pensée :  La socialisation de la pensée : 1750-1789,  La socialisation de la personne : 1789-1792, La socialisation des biens : 1793-1794_](https://web.archive.org/web/20110106003423/http://contra-impetum-fluminis.net/libre_pensee.htm) [](https://web.archive.org/web/20110106003423/http://contra-impetum-fluminis.net/libre_pensee.htm) ». Ce livre, d’une grande richesse, débute par un remarquable exposé et – nous semble-il – très abordable, de la théorie de la connaissance. Pour « s’émanciper », l’homme a décrété la mort de Dieu, ou tout au moins sa mise hors-jeu : il devait pour cela nier le réel (matériel ou immatériel) et imposer des fictions au corps social martyrisé. Le résultat a été étonnant : de son statut d’animal social complet recherchant l’amitié de ses semblables et capable d’autonomie réelle (à son niveau) grâce à son libre arbitre et à son intelligence, l’homme a régressé en une pièce mécanique inerte, mais suspectant sans cesse ses semblables. Il est devenu un simple rouage participant à un mouvement sur lequel il n’a aucune prise, qu’il ne comprend pas, mais qu’il approuve, soumis qu’il est à un puissant contrôle de la pensée. Implacable et totalement d’actualité. Encore Augustin Cochin n’a-t-il pas décrit la disparition des nations – pourtant commencée de son temps -, ultime étape de la socialisation universelle, écrasement absolu des personnes et forme achevée du totalitarisme.