# Bibliographie sommaire sur le droit et les droits de l’homme Bibliographie établie par Basile Mérand pour son [[4. Mérand, Les Droits de l'Homme, une analyse critique|intervention de février 2025]]. ## Quelques ouvrages fondamentaux - Encyclique *Adeo nota* du 23 avril 1791, dans laquelle le pape Pie VI dénonce les « droits » de la Déclaration de 1789 comme « contraires à la religion et à la société ». - Moines de Solesmes, *La paix intérieure des nations*, Tournai, Desclée et Cie, coll. « Les enseignements pontificaux »,2ème éd., 1957, 648 p. Ce n’est pas une critique juridique des droits de l’homme que l’on trouvera dans ce recueil très bien construit (index des mots clés, résumés, titrage et table logique permettent de retrouver facilement l’objet recherché), mais une multitude d’éléments sur les sociétés, la politique, et notamment les droits de l’homme. Sont repris des extraits d’enseignements pontificaux (encycliques, lettres, etc.) de Pie VI à Pie XII. - Michel Villey (19141988), *Le droit et les droits de l’homme*, PUF, 1983, rééd. 2009, 169 p. Une critique juridique et philosophique du concept, qui montre comment c’est un non-sens. Le droit, étant par nature, relation, ne peut résulter d’un terme unique, l’homme. - Michel Villey, *Philosophie du droit*, Dalloz, rééd. 2001, 339 p. Cherchant la définition du droit, l’auteur envisage aussi les finalités qu’il ne poursuit pas, notamment le bien-être des individus (les droits de l’homme). - Alain Sériaux, *Le droit naturel*, PUF, coll. « Que sais-je ? », 2ème éd., 1999, 126 p., dans lequel l’auteur oppose droit naturel classique et droit naturel moderne, ce dernier ayant permis l’essor des droits de l’homme. - IUSPX, *Vu de haut, n°7. Les droits de l’homme*, éd. Fideliter, 1988, 149 p. Plusieurs contributions de très bonne tenue, comme par exemple « Le droit chez Aristote et Saint Thomas d’Aquin », « Les sources médiévales des droits de l’homme », ou encore « L’Église et les droits de l’homme ». ## Quelques ouvrages qu’il est intéressant de consulter[^1] [^1]: Ouvrages qui ne sont pas pour autant nécessairement soustraits à toute critique. - Louis Billot (Card.), *Les principes de 89 et leurs conséquences*, 1910, rééd. Tequi, 53 p. Analyse plus philosophique d’un principe essentiel, le libéralisme. - Mgr de Ségur, *La Révolution expliquée aux jeunes gens*, rééd. Trident, 144 p. L’ouvrage, bien connu, comporte notamment un commentaire de la DDHC, article par article. - JoëlBenoît d’Onorio, *Droits de Dieu* et *droits de l’homme*, Tequi, 1989, 215 p., et le compte rendu, critique, qui en est fait par Alain Sériaux dans la *RIDC*, 1991, n° 3, p. 750751 (disponible en ligne sur [www.persee.fr](http://www.persee.fr)). L’ouvrage constitue les actes du IXème colloque national des juristes catholiques, tenu à Paris les 11 et 12 novembre 1988. Il contient différentes communications, dont une consacrées à « L’Église et les déclarations des droits de l’homme et 1789 et 1948 », une autre intitulée « Les droits de l’homme de Pie VI à Jean-Paul II ». - Renaissance Catholique, *L’envers des droits de l’homme*, 1993, 368 p. Après une première partie plus « politique », l’ouvrage comporte une seconde partie entièrement consacrée aux droits de l’homme, entendus comme concept juridique. On lira particulièrement Guy Augé, disciple de Villey, « Le droit contre les Droits de l’homme », ou encore Daniel Raffard de Brienne, « L’Église et les Droits de l’homme, avant et après Vatican II ». - Jean Madiran, *Les droits de l’homme DHSD*, éd. Présent, 1995, 159 p. L’auteur insiste particulièrement sur l’aspect antireligieux des déclarations des droits et forge à cette fin un acronyme intéressant, mais qui n’est guère passé à la postérité. De très intéressants développements sur l’égalité ou la souveraineté, mais l’auteur ne porte pas directement sa critique sur le concept de droit de l’homme en lui-même. - Alain de Benoist, *Au-delà des droits de l’homme, pour défendre les libertés*, Krisis, 2004, 150 p. Des éléments intéressants, au travers de nombreuses citations. - D’autres extraits d’ouvrages ou articles de Michel Villey, par exemple « Peut-on parler de droits fondamentaux ? », dans Guy Lafrance (dir.), *Ethique et droits fondamentaux*, Ottawa, Presse de l’Université d’Ottawa, 1989, 322 p., p. 5360 ou encore « Note critique sur les droits de l’homme », dans *Europäisches Rechtsdenken in Geschichte und Gegenwart. Festschrift für Helmut Coing*, Munich, Beck, 1982, tome 1, p. 691701. Il faudrait aussi se reporter aux nombreux écrits qu’il a consacrés à la notion de droit subjectif. - Jean-Louis Harouel, *Les droits de l’homme contre le peuple*, Desclée de Brouwer, 2016, 143 p. Ouvrage très mal nommé. Malgré des éléments très intéressants, l’auteur montre en fait comment l’Islam utilise les droits de l’homme pour s’installer dans l’Occident chrétien. Un bon exemple de la subversion que permettent les droits de l’homme, mais en aucun cas une critique du concept lui-même, que l’auteur ne remet nullement en cause. - *Civitas, pour une cité catholique*, mars 2003, n° 8, comportant un dossier sur les droits de l’homme, avec notamment les contributions de François Vallançon et Hugues Petit. L’introduction montre bien deux aspects essentiels du problème : les droits de l’homme comme outils de destruction de la civilisation chrétienne [de la civilisation tout court d’ailleurs], mais aussi comme étant tout simplement contraire à la vraie conception du droit. - Louis Lachance, OP., *Le droit et les droits de l’homme*, PUF, 1959, 238 p. Des éléments très intéressants dans cet ouvrage philosophique plus difficile d’accès pour un juriste. Mais parvient-il à bien saisir ce que sont véritablement les droits de l’homme, il est permis d’en douter. Voir notamment la note très critique de Villey sur cet ouvrage (APD, n° 6, 1961, p. 249250). - Jean Madiran, dans *Itinéraires*, n° 250, 1981, p. 195200, donne des éléments intéressants sur l’Église et les déclarations des droits. - Arnaud de Lassus, « Le droit selon Aristote et Saint Thomas d’Aquin et les droits de l’homme de la pensée juridique moderne », *AFS*, n° 215, p. 1140. L’auteur revient ici sur un thème qu’il avait déjà abordé, pour opérer cette fois-ci une critique plus radicale des droits de l’homme, au plan philosophique et juridique, après la découverte des travaux de Villey notamment. Une brochure plus fournie a, semble-t-il, été publiée depuis. - Stéphane Rials (présentée par), *La déclaration des droits de l’homme et du citoyen*, Hachette, coll. « Pluriel », 1988, 771 p. Ouvrage encyclopédique pour comprendre le contexte, les débats qui ont précédés la DDHC, la discussion et le vote de ses articles, les différents projets de déclaration. - Marcel de Corte, « Les droits de l’homme et la révolution permanente », dans *Cahiers Charles Maurras*, 1978, n° 67. ## Autres, sans doute plus à titre de réflexion ou de références à connaître d’un point de vue historique - Jacques Maritain (textes présentés par René Mougel), *Les droits de l’homme*, Desclée de Brouwer, 1989, 137 p. Cet ouvrage reprend trois contributions du deuxième Maritain, le Maritain personnaliste. Tout d’abord, le bref ouvrage publié en 1942 à NewYork, *Les droits de l’homme et la loi naturelle*. Puis deux courts écrits relatifs à la Déclaration universelle des droits de l’homme. Le premier est la réponse de Maritain à l’enquête menée par l’UNESCO sur le fondement des droits de l’homme (juin 1947). L’autre est la préface à l’ouvrage rassemblant les réponses de cette même enquête, à l’été 1948. - Pierre Manent, *La loi naturelle et les droits de l’homme*, Collection de métaphysique. Chaire Étienne Gilson, PUF, 2018, 131 p. - Du même auteur, *Pourquoi la loi naturelle ?*, éd. Boleine, 2024, 66 p. - Grégor Puppinck, *Les droits de l’homme dénaturé*, Cerf, 2018, 303 p. - Justine Lacroix et Yean-Yves Pranchère, *Le procès des droits de l’homme. Généalogie du scepticisme démocratique*, Seuil, Coll. « La couleur des idées », 2016, 338 p. Une mine de renseignements sur les différentes critiques formulées contre les droits de l’homme (Burke, Bentham, Marx, Villey, etc.).